Ma vie a toujours été ordinaire. Il n’y a jamais eu rien d’intéressant à raconter dessus. Je suis née dans une famille normale composée d’une mère, d’un père, d’un frère. Mes parents faisaient partis du peuple de nomades habitants dans la région perdue : Jamir. Comme la plupart des membres de ce peuple, j’ai obtenu des pouvoirs de psychokinésie et les sourcils caractéristiques. Ma mère, originaire de Jamir fut une grande femme chevalier à une époque, celle-ci était une Silver Saint et m’a donc transmise son cosmos, tout comme mon père qui lui originaire de l’Inde, me transmit aussi le sien. Tous deux sont venus habiter sur la terre de leurs ancêtres lorsque ma mère est tombée enceinte de moi. Elle avait enlevé plusieurs fois son masque devant mon père pour lui prouver sa compassion, amour et son amitié envers lui. Elle acceptait pleinement ses sentiments à son égard.

Aucun de mes parents ne put continuer d’exercer leurs fonctions dans l’armée d’Athéna. Mon cosmos resta en sommeil durant mon enfance. Nous étions une famille modeste qui gagnait sa vie correctement et qui n’avait pas de problème particulier. Aussi bien au niveau argent qu’au niveau social. Nous nous entendions bien avec nos voisins et les gens de notre peuple en général. J’ai toujours été désirée et aimée par mes parents tout comme mon frère. Notre famille était unie et s’aimait. Ce qui faisait la force de notre famille était d’ailleurs ce cocon forgé entre nous ses quatre membres principaux.

J’avais une relation très fusionnelle avec mon père et ma mère. Je n’ai pas été élevée dans la violence, mon père ne m’a jamais frappé et n’a jamais frappé mon frère. Je vivais une existence heureuse. J’allais à l’école féminine de mon quartier, je jouais le soir en rentrant avec mon frère. Je me chamaillais avec lui, nous regardions les étoiles et on s’amusait à compter les objets célestes. C’est mon père et ma mère qui m’apprirent le nom des 88 constellations du ciel. Je cueillais les trèfles et les feuilles pour les faire sécher.

J’accompagnais mon père et ma famille à la chasse dans les montagnes. Le principal loisir et travail en famille de celui-ci. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai appris à utiliser un fusil. Je ne tuais pas les animaux, je n’aimais pas les voir souffrir. Je préférais les relâcher ou les soigner quand je me prenais d’affection pour eux. Je les laissais repartir ensuite. J’ai toujours connu cet univers un peu barbare même s’il ne m’intéressait pas trop. Ainsi se passèrent les dix premières années de mon existence.

Ma vie bascule un jour alors que la mousson se fait bien plus danse dans la vallée, et que mon village se fait inonder. J’ai perdu ma famille là-bas, mes parents usèrent de leurs cosmos pour nous protéger mon frère et moi. Seulement, accablé par la tristesse et le désespoir, mon frère pris la décision de quitter Jamir pour aller trouver un autre dieu qu’Athéna. Il était persuadé d’être plus utile dans une autre armée et que cette autre armée finirait par prendre le dessus sur Athéna qu’il considérait comme responsable de la mort de ses parents !

C’est en errant dans mon village, pleine de tristesse et de désespoir que je fis la rencontre du Saint de la Vierge. Le chevalier de la Vierge était en mission vers Jamir. Il connaissait très bien la région comme il y avait fait son entraînement. Il venait tout juste d’obtenir son armure. Il était quelqu’un de très discret mais loyal. Et je crois que d’une certaine manière son caractère à fini par déteindre sur moi son élève. Une aura mystique et dorée flottait au-dessus de cet homme aux longs cheveux blonds.

J’avais pris sa main, acceptant ainsi de le suivre parce que je ne devais pas abandonner. Je devais aller de l’avant, c'est donc le cœur serré que je suivis cet homme. Le voyage fut long, silencieux et je ne savais pas où nous allions. Ni ce qu’il comptait faire de moi. Combien de fois, j’avais marché le plus longtemps possible jusqu’à épuisement, écroulement, et qu’il daigne de s’arrêter ? Au moins une dizaine de fois, pour qu’il te dise que vous alliez au cœur de Jamir, là ou il avait lui-même fait son entraînement, au sanctuaire de la déesse Athéna.

J’avais vu des magnifiques paysages qui avaient attisé ma curiosité plus d’une fois. Il m’enseigna sur le chemin, toutes les bases que tu devais savoir, les camps, les différentes batailles qui avaient eu lieu. Un univers incroyable se dessinait sans que beaucoup ne s’en rendent compte. J’étais vraiment soulagée en arrivant en Grèce, j’étais impressionnée en découvrant une telle civilisation avancée, moi qui venais d’un autre monde. Alors je commençais à prendre l’habitude de me les attacher. Ne souhaitant pas les couper. La chaleur de la Grèce était agréable, mais du haut de mes huit ans, je me trouvais étrangère. C’était si différent de ce que je connaissais à Jamir. Je me souvenais avoir visité un peu le sanctuaire avant ma rencontre avec le Grand Pope.

Je fus formée pendant huit longues années à Jamir. L'entraînement avait été assez cool au départ, parce que je venais d'arriver, je ne connaissais pas encore les lieux ni tout mon potentiel. Et c'est pour développer ça que cela posa un problème. Déjà, je n’arrivais pas à avoir envie de frapper mon maître même si c'était pour progresser, alors je mangeais aussi tellement la poussière que j’en pleurais. Je pleurais pour pas-grand-chose, et malgré les encouragements de mon maître, je n’avais pas confiance en moi. J’avais même peur de la force qui m'habitait, mais j’étais réconforté par sa présence et son cosmos à mes côtés. Son cosmos spirituel et calme et pourtant terriblement puissant. Je me relevais toujours presque quand la détermination était revenue après les pleurs, et les leçons.

Lorsque je commençais à arriver à un point où je contrôlais un minimum mon cosmos, c'est à dire que je pouvais rivaliser avec un Bronze Saint, Asmita décida de m’apprendre à maîtriser tout d'abord mon don de Psychokinésie dont la téléportation fut la priorité. Au début, je le fis sur de petites distances puis sur de plus longues. J’appris aussi entre-temps à soulever des objets, et à communiquer par la pensée avec les autres. Grâce à cet entraînement, je fus bientôt en mesure d'apprendre les techniques de base d’Asmita.

Ce fut un exercice compliqué pour vous deux car il avait fallu trouver un lien entre la psychokinésie et puis le reste. Ce n'était pas facile, une vraie galère, on variait les exercices entre entraînement méditation et physique, encore et encore. Garder son sang-froid n'avait pas toujours été évident. En fait, il m'avait expliqué que les Gold Saints de la Vierge se servaient de la méditation pour augmenter la puissance spirituelle de leurs cosmos pour l'élever au septième sens.

Je n’arrivais même pas à en avoir six, alors un septième. Il fallait que je trouve la clé par moi-même, qu'il avait dit. Puisque de toute façon, le septième sens était encore trop tôt pour moi et que ça ne me concernait pas. Selon lui, il fallait que je me débarrasse de mes doutes, mais ça, c'était plus facile à dire qu'à faire. Des heures perdues, à essayer de développer mes sens, de les faire atteindre un autre niveau que la normale. Atteindre un niveau de conscience supérieur était le but de la méditation.

Élever l'énergie et la relâcher en un point nommer par exemple sur des pierres ou des cibles définies en mouvement ou non. La deuxième et dernière phase de l'entraînement ce fut ça. Jours et nuits, jusqu'à épuisement. Dans un silence toujours plus profond. Il ne parlait pas beaucoup, juste pour donner de précieux conseils. C'était un lien assez étrange entre lui et moi.

Je n'avais pas d'amis à Jamir pendant ma formation, alors je comblais le vide par la lecture de livres ainsi que l'observation des étoiles. Je réussis au bout de huit longues années à développer mon cosmos et à le maîtriser complètement. J’avais atteint le niveau d’un Silver Saint, il ne me restait plus qu’à concourir pour l’armure désirée ! L’épreuve du courage se passa au Colisée contre un autre apprenti ayant travaillé très dur pour réussir jusque-là. Je pris un grand souffle pour rentrer dans l’arène. Commençant à faire brûler mon cosmos. Après une poignée de main compliquée, le combat commença. Il parut te durer une éternité.

L’adversaire en face de moi était un garçon venant des pays méditerranéens. Il commença à critiquer mon physique, et surtout à s’attaquer à mes sourcils ! Chose sacrée chez moi, chez mon peuple, je ne supportais pas qu’on y porte atteinte. Et puis il continua sur sa lancée comme quoi les femmes ne pouvaient pas voir à travers le masque, qu’elles ne servaient à rien, etc... Et que mon maître avait certainement perdu du temps à m’entraîner !

Plaquée contre le sol, je fus incapable de pouvoir bouger. Il me tenait... Je savais que si je ne faisais rien... Il ne me ferait pas de cadeaux, il était obnubilé par sa soif de puissance qu’il voulait encore et encore ! Je joignis mes mains, puis je me mise en position du Lotus, pour léviter pendant un court instant. Cette ruse me permise de me défaire de son emprise, et de faire un beau coup de pied en rebondissant sur le sol pour ensuite me donner de la hauteur.

Je l’envoyais valser en le soulevant lui vers un énorme pilier au-dessus de l’arène. Il se releva et se rua avec rage vers moi. Le combat dura ainsi deux bonnes heures avant qu’il ne s’agenouille devant moi. J’étais essoufflée et en sueur. Heureuse que ce soit terminé, l’armure du Paon vint se mettre directement sur mes épaules comme pour confirmer que j’étais son élue. Celle que l’armure avait choisie